jeudi 1 février 2007

DE LA NECESSITE DES ETUDES Laure Thoré



DE LA NECESSITE DES ETUDES Laure Thoré

Pour comprendre et se demander à quoi servent les études, je pense qu’il est important de définir ce qu’on entend par cette question. Est-ce un point de vue qu’on nous demande ? Est-ce une définition de l’éducation, de l’enseignement ? Et dans ce cas, comment définir l’éducation ? Pourquoi parler d’éducation lorsqu’on se pose la question de la nécessité des études ? Parce qu’on suppose, je pense, que les études servent au sens premier à éduquer, à donner des moyens pour permettre aux individus de développer des facultés physiques, morales et intellectuelles comme l’énonce la définition générale de l’éducation dans le dictionnaire. On pourrait donc s’arrêter à cette réponse, mais elle serait alors incomplète et n’apporterait pas de discussion possible. Kant a écrit un propos qui me semble représenter un aspect, certes contraire à ce qui “devrait” être dit sur la nécessité des études, mais qu’il me semble important de noter ici :
« L’homme ne peut devenir homme que par l’éducation. Il n’est que ce que l’éducation fait de lui. Il faut bien remarquer que l’homme n’est éduqué que par des hommes qui ont également été éduqués […] Si seulement un être de nature supérieure se chargeait de notre éducation, on verrait alors ce qu’on peut faire de l’homme. »
C’est certain, l’homme doit être éduqué, l’homme doit apprendre pour s’adapter, pour saisir ce qui l’entoure. Mais l’éducation, en donnant des habitudes de comportement et d’apprentissage à l’individu dès son plus jeune âge, le ramène à l’acceptation des contraintes. C’est une contrainte sociale qui coule les individus dans un même « moule ». Et même si l’éducation sert à l’élévation de l’esprit de l’homme, même si l’éducation enrichit les hommes, elle reste une norme et des règles qui forment les individus et les personnalités de chacun. La construction de l’identité de chacun est alors transformée au bon vouloir de l’éducation.
En écrivant ainsi, je dois paraître comme toutes ces personnes qui rejettent les valeurs données par l’éducation, qui les critique et refuse toute manipulation des hommes par l’emploi de ces règles, de ces normes. Mais je ne suis pas de ces personnes qui refusent l’éducation ou l’enseignement, j’exprime simplement ce que parfois trop de personnes oublient, à force d’éduquer. La manière d’éduquer, d’enseigner, la façon de transmettre des savoirs, les moyens utilisés pour partager des connaissances, ces éléments ont aussi leur importance dans la nécessité des études. Bien sûr, les études servent à l’enrichissement de chacun. Bien sûr, les études donnent à l’individu un capital culturel qui lui servira dans sa vie future et dans la construction de sa personnalité, malgré les contraintes et les normes transmises avec l’éducation. Bien sûr, les études sont nécessaires à l’élévation de l’esprit de l’homme et à son épanouissement. Bien sûr, l’éducation n’est pas seulement la transmission de savoir pour, comme le dirait Montaigne “remplir des vases”, bien sûr. Mais, la manière de transmettre, la passion mise dans chacune des connaissances, l’importance de donner l’envie d’apprendre aux individus, “donner faim et non gaver” comme l’écrirait Tardy, offrir cette soif d’apprendre. Ces éléments sont d’une importance capitale qu’on ne peut ignorer. La transmission de l’amour d’un métier et de toutes les passions qu’il contient, c’est aussi ça éduquer, c’est aussi à ça que servent les études. Si l’on choisit de mettre un instant de côté l’aspect conventionnel de la nécessité des études - obtenir des diplômes, s’épanouir dans un domaine, être bien dans sa vie professionnelle, obtenir des responsabilités et de la reconnaissance de la part des personnes qui nous entoure - il me paraît aussi important de noter la façon dont les individus sont parvenus à leur but après leurs études. Les études doivent pouvoir apporter une satisfaction et une sérénité nécessaires pour atteindre le but fixé. Et il est évident que ces éléments dépendent de la façon dont l’éducation est transmise, dont la façon dont les études sont appréhendées par l’apprentissage transmis.

Ce texte est issu de témoignages d’étudiants de
troisième année -promotion 2006-2007- en cours de
formation en « Licence Sciences de la communication ».
Ils sont présentés ici afin de mieux aider ceux qui
voudraient faire leurs études supérieures à
l’Université d'Avignon et des Pays de Vaucluse dans le
Département des Sciences de l’Information et de la
Communication. Pour plus d’information :
http://www.sco.univ-avignon.fr/forma_fiche.html?dom=1SHS&mentchoix=INCO&typelmdchoix=L&dipchoix=L3IC&seul=1&- up